Le Bl’Eaugue

Le cycle de l’eau

On sait que la surface de la planète Terre est recouverte à 75% d’eau. Par contre toute cette eau n’est pas répartie également et certaines parties manquent cruellement de cette indispensable ressource. Alors on peut se poser la question : pourquoi est-ce ainsi? La réponse tient dans ce que les scientifiques nomment le Cycle de l’eau.
Sur la Terre, l’eau circule d’un ‘’réservoir’’ à l’autre à des vitesses très variables soit de quelques instants à plusieurs milliers d’années. Pour illustrer ce grand voyage de l’eau, commençons par les océans qui constituent d’emblée le plus grand réservoir de tous avec presque 97% de toute l’eau sur la planète.

Source : Environnement Canada

L’énergie du soleil permet à l’eau des océans de se réchauffer et de s’évaporer pour ensuite remonter dans l’atmosphère où les températures plus basses créent une condensation qui peu à peu forme les nuages. Ces nuages se déplacent et accumulent encore davantage d’eau et vont à un moment donné relâcher toute cette eau sous forme de précipitations liquides comme la pluie ou bien solides comme la neige ou la grêle.
La plus grande proportion de l’eau de pluie tombée sur les continents va s’infiltrer dans le sol. Une partie de cette infiltration va être absorbée par la végétation présente alors que le reste va descendre plus en profondeur et former au fil des années des réserves d’eau souterraine qu’on appelle nappes phréatiques lorsqu’elles sont encore relativement près de la surface : ce sont elles qui alimentent les puits privés ou publics. On les nomme nappes profondes quand elles se trouvent à des kilomètres de la surface et qu’elles sont difficilement accessibles pour l’utilisation humaine.

Si on revient à notre eau de pluie, une autre proportion, qu’on appelle l’eau de surface, va ruisseler et rejoindre éventuellement les cours d’eau (ruisseaux, rivières, fleuves) ou les lacs pour finalement aboutir en bout de course dans les océans et recommencer un nouveau cycle évaporation- précipitation- infiltration/ruissellement – écoulement. Certaines perturbations du milieu naturel peuvent venir accentuer le ruissellement et causer au mieux des désagréments et au pire des désastres : la déforestation et certaines pratiques agricoles qui dénudent les terres, l’urbanisation et la construction de routes qui viennent imperméabiliser les sols sont tous des facteurs qui réduisent la capacité d’infiltration de l’eau et qui viennent multiplier les risques d’inondations et provoquer de graves conséquences à cause de leur pouvoir destructeur.

RéservoirVolumePortion du total
Océans1 338 000 000 km396.5 %
Glaciers24 364 00 km31.75 %
Eaux souterraines23 400 000 km31.6 %
Lacs et cours d’eau190 000 km30.01 %
Atmosphère12 900 km30.001 %
Biosphère1 120 km30.00001 %

Si on examine le cycle de l’eau dans des climats froids comme ici en hiver ou dans des conditions extrêmes comme dans les pôles, le scénario est différent. Lorsque la température de l’air est en dessous de 0 degré Celsius, on aura alors des précipitations solides qui vont s’accumuler sur le sol et y demeurer pour plusieurs mois. Au dégel, tout va fondre et une partie va s’infiltrer dans le sol. Mais, puisque le sol est toujours un peu gelé donc plus imperméable, la majeure partie va s’écouler en surface et venir gonfler les cours d’eau, d’où les inondations printanières qui peuvent se produire certaines années quand le dégel est rapide.
Dans les pôles et en hautes montagnes, les précipitations vont se déposer sur les glaciers et ainsi augmenter leur épaisseur d’année en année, et ce, depuis des siècles. C’est pourquoi les glaciers représentent le 2e réservoir d’eau en importance sur la planète. Mais, avec les changements climatiques, certaines perturbations du grand cycle de l’eau sont à prévoir. Le fait que les glaciers fondent a une incidence importante, car l’eau qui était immobilisée dans ce ‘’réservoir’’ depuis des milliers d’années se remet en mouvement dans le cycle. Davantage d’eau liquide veut dire que les océans vont prendre de l’expansion en inondant des parties terrestres, ce que l’on constate déjà dans différents pays. Ceci veut aussi dire qu’il y aura plus d’évaporation d’eau qui remontera vers les nuages et donc des précipitations plus fréquentes et plus abondantes. Selon les calculs des scientifiques, si tous les glaciers fondaient le niveau d’eau des océans monterait de 60 mètres. De là l’importance d’agir dès maintenant.

Sources disponibles sur demande.

Auteur : Michel Chouinard, collaborateur du Conseil de l’Eau

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